Hola hola, chicas&chicos. Je réveille mon blog endormi, c'est le matin ici, on est dimanche, et déjà comme toujours le soleil assiège la maison fait des percées par toutes les ventanas, illumine des carrés de parquet, allume la cuisine qu'Adomas et Martin, mes deux colocataires, ont décidé de brûler aujourd'hui. Ils s'affairent, ces deux cocineros, à préparer des crêpes pour le petit déjeuner. L'équipe est européenne, Adomas est lituanien, Martin est Français; le résultat est...international! c'est dire si la réalisation a été revisité façon péruvienne! -NDLR: Martin vient à l'instant d'inventer une nouvelle composition crêpale...Banane, Avocat, Lucuma- Mais foi de Groumpf, c'est une belle matinée, et cette crêpe hybride n'est pas dégeux. Voilà pour le topo.
Déjà quelques lignes et le blog remue ses cendres; il prend à bras le corps de bonnes résolutions, exclame tout feu tout flamme "je vais grandir d'une demie-heure d'écriture par jour, c'est dit"! Et pour que le clou ne dépasse pas d'un poil dans la main il se rebelle encore un peu et tance "tant pis si je ne suis pas parfais, si je suis morcellé, écrit en chaos, mais je serai"! Voilà, il est debout.
Alors maintenant qu'il est bien éveillé, il se met en marche, palpite en touches tapées, et voyage dans le temps, dans l'espace, retourne deux mois en arrière, prend le combi qui crie "toda la Brasil, plaza Bolognesi", change à la "Plaza" puis file dans un nouveau tromblon multicolore et vibrant, casi mélangeant ses peintures à la vitesse, direction le chaos-monde du quartier des négoces, direction Gamarra, là où vient se fournir le Papa Noel, cour des miracles de la quincaillerie, du marché des textiles, zone de confluence aux reflets d'Inde, aux étals chargés.
Un jour de tristesse, un jour où l'inertie pesante de la distance te prend les tripes et te jette en solitude, plonge-toi dans le bain des foules de Gamarra, laisse-toi brasser par les crieuses de rues qui t'appellent "mi amor" et qui, ne te laissant pas filer de sitôt, t'amènent à la plus haute tour du château-vêtement alors que déjà tu vois flou et technicolor, puis t'offre des prix mirifiques pour un pull que tu n'achèteras pas mais qui t'aura coûté pourtant en pesant de sourires et mille mercis.
Un jour de tristesse, un jour où l'inertie pesante de la distance te prend les tripes et te jette en solitude, plonge-toi dans le bain des foules de Gamarra, laisse-toi brasser par les crieuses de rues qui t'appellent "mi amor" et qui, ne te laissant pas filer de sitôt, t'amènent à la plus haute tour du château-vêtement alors que déjà tu vois flou et technicolor, puis t'offre des prix mirifiques pour un pull que tu n'achèteras pas mais qui t'aura coûté pourtant en pesant de sourires et mille mercis.
En somme souriante et truculente, là, c'est commerce de gaieté.
Tu parcours les étals, tu marches les yeux levés, tends des guirlandes de building à building et danse; - pour paraphraser.
Les matières se vendent brutes, tout est à faire, elles attendent ton invention. Quelle cuisine avec tout ça?
Une porte t'attire plus qu'une autre; c'est à gauche. Tu entres dans une antre, l'immeuble le plus grand tu as choisi, évidemment. La tour est en vie, à tous les étages ça bruisse; des vendeurs ambulants proposent choclo con queso, maïs bouilli à gros grain avec fromage frais ou emolientes, boisson sucrée de fruits cuits avec des épices, etc...Chaque édifice est une cité à la Schuiten-Peeters. A tous les étages, alcôves au mille monde, travailleurs et enfants, tous confondus. "Qué estàs buscando amigo?"
On achète, on vend, on crée, on mange, peut-être même on y dort. Sans doute pas. La nuit est dangereuse, le site est gardé, les gringos sont tous rentrés. Sur le toit les chiens de garde passent le jour; ils descendent à la nuit comme tout bon molosse.
Les matières se vendent brutes, tout est à faire, elles attendent ton invention. Quelle cuisine avec tout ça?
Une porte t'attire plus qu'une autre; c'est à gauche. Tu entres dans une antre, l'immeuble le plus grand tu as choisi, évidemment. La tour est en vie, à tous les étages ça bruisse; des vendeurs ambulants proposent choclo con queso, maïs bouilli à gros grain avec fromage frais ou emolientes, boisson sucrée de fruits cuits avec des épices, etc...Chaque édifice est une cité à la Schuiten-Peeters. A tous les étages, alcôves au mille monde, travailleurs et enfants, tous confondus. "Qué estàs buscando amigo?"
On achète, on vend, on crée, on mange, peut-être même on y dort. Sans doute pas. La nuit est dangereuse, le site est gardé, les gringos sont tous rentrés. Sur le toit les chiens de garde passent le jour; ils descendent à la nuit comme tout bon molosse.
Le quartier lui, il s'étend comme un chat poussiéreux, peuplé, entre le centre historique limité par l'avenue sonore et chargée d'Abancay et les pueblos jovenes (bidonvilles) nés de l'immigration intérieure. Ils constellent, encombrent, colorent, assiègent, étouffent à tout horizons les collines -cerros- absolument désertiques et poussiéreuses de la ville. Les pueblos jovenes plus anciens, datant des années 1920, sont devenus désormais des quartiers, avec électricité, eau courante, peinture et crépis sur les maisons de ladrillo, brique. 30 millions de Péruviens, 8 millions de liméniens, beaucoup ont troqué la majesté des Andes, la rudesse superbe de la Sierra, pour le linéaire en bourrasque de la ville, pour le désert costeño qui ne connaît que la brume d'hiver.
C'est février, Carina vient d'arriver voilà à peine une semaine. Tant à voir, tant à faire! Et quel baptême pour le Pérou? Nous retrouvons Jitka, mon amie tchèque, étudiante en architecture, et son copain Marek, tchèque lui-aussi, qui travaillait il y a peu en Colombie. C'était un bel après-midi, le premier pas du voyage.
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